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La selle doit répondre parfaitement à l'usage qui lui est demandé:
- elle ne doit surtout pas tourner quand le cavalier se déporte pour attraper une jument: il y aura donc 2 sangles
- elle doit permettre au cavalier de se caler quand il faut retenir un cheval au bout de la urga: elle est donc très creuse
- elle doit aussi lui permettre une grande mobilité de mouvement : pommeau et trousquin sont recourbés, l'un en avant, l'autre en arrière.
- elle doit favoriser un équilibre facile quand le cavalier se met en suspension
L'arçon est en bois léger, constitué de 2 battes parallèles et très courtes. Le pommeau est formé d'une plaque en bois fortement recourbé vers le garrot ce qui permet de se pencher facilement. De même le trousquin est recourbé vers l'arrière. Des petits quartiers protègent des boucles d'étrivières, alors que des grands quartiers , très longs, servent de protèges-sueur. Il y a 2 sangles plates ( larges de 3 à 4 cm seulement) faites en crins de yacks tressés. Elles sont bouclées à gauche sur des contre-sanglons en cuir crus ou en crins tressés. Il est toujours impressionnant de voir sangler un cavalier mongol car on a l'impression qu'il va couper son cheval en 2 ! Nombreux sont d'ailleurs les chevaux marqués de 2 raies de poils blancs sur les passages de sangles ... La selle est recouverte de tissu directement cloué sur le bois et quelques fleurons ornent souvent le haut des quartiers. Il y a aussi souvent des latigos, un peu comme sur une selle western. Les selles utilisées tous les jours sont souvent en mauvais état, par contre, il n'est pas rare de voir dans la yourte du chef du campement, une selle d'apparat splendide digne des dignitaires à l'époque de Gengis Khan !
A noter que l'on a pas vu de croupières, ni de bricole ou collier de chasse sauf quand la selle est utilisée comme arçon de bât.
Le tapis de selle est constitué de 2 ou même 3 omelettes de feutre soigneusement empilées sur le creux du dos. Ce système a fait ses preuves depuis des siècles et je m'étonne parfois quand des clients nous demandent s'ils peuvent poser leur tapis de feutre directement sur le dos de leur cheval !
La briderie est aussi très particulière. Elle est faite de lanières en cuir cru, nouées par brédissage et qui forment une sorte de licol ( mais sans alliance). Le dessus-de-nez est relié directement au mors. Il n'y a pas de frontal et la sous-gorge est constituée d'un simple lacet. Bien sûr, il n'y a aucune boucle et le réglage est plutôt approximatif. Les rênes sont aussi en cuir cru, assez fins (10 à 12 mm max), reliéès ensemble par un noeud et très courtes. Une 3ième lanière, longue d'environ 2 m, sera tenue en permanence avec les rênes: elle sert de cravache si nécessaire surtout quand il y a plusieurs chevaux attachés à la traîne, mais c'est surtout pour entraver les antérieurs qu'elle est utile. Rappelons qu'il n'y a pas d'arbre dans la steppe et que l'art d'entraver est l'une des connaissances de base de tout nomade. Les chevaux sont tellement habitués, que même antérieurs joints, ils arrivent à se déplacer par bonds et parcourir de grandes distances !
Le mors est un filet à 2 anneaux avec des canons très cintrés , fins et tellement longs que les anneaux arrivent au milieu des joues. Des chevaux à qui nous mettrions un filet de 115 ou 120 mm, sont embouchés avec des 160 ! Ce système n'est pas aussi sévère qu'il y parait, car le chanfrein est sollicité autant que les commissures, un peu à la manière d'un bosal américain, puisque les anneaux du filet sont reliées au dessus-de-nez.
On trouve bien sûr des bridons entièrement sertis d'argent et même de pierres semi-précieuses qui font la fierté des cavaliers les jours de fêtes !
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