8 sabots,4 pieds ...  
Quelques explications à partager sans modération ...  

 

1- avez-vous fait une préparation spécifique de vos chevaux dans le but de ce voyage en plus de ce que vous faites d'habitude ? Dressage, alimentation, physique ...

Nous avions eu l’opportunité et la chance de pouvoir suivre des cours d’éthologie « Parelli » pendant deux ans. Cette base était pour nous capitale, pour pouvoir gérer sereinement quasiment toute situation, et pour créer un lien fort avec nos chevaux.

En dehors de ça, il n’y a pas eu de préparation ou entraînement spécifique.

Nous avons juste fait venir l’ostéopathe pour un contrôle avant le départ, pour vérifier le bon état de nos chevaux.

Notre logique était ensuite de partir « doucement » et « progressivement » pour les chevaux. Idem pour les cavaliers….

 

2- Connaissez-vous le "poids mort" porté par chaque cheval ? (Équipement complet)

Oui ! Dès le mois de février, nous avons tout passé sur la balance : tapis, selles équipées, et bagages.

On savait donc dire que chaque cheval aurait entre 35 et 40 Kg de poids mort.

De là, nous avons calculé la surface porteuse de l’arçon, et établi un ratio pour connaître la charge de chaque cheval au cm². On est arrivé à 70 grammes pour l’un, et plus de 85 grammes pour l’autre, ce qui, selon Emile Brager, majore le risque de blessure.

Sachant cela, nous sommes partis du principe que nous allions marcher au moins la moitié du temps, ce que nous avons fait (500km sur 930 au total) !

Résultat : une usure de poils sur le rein, mais c’est tout.

 

3- Avez-vous fait une estimation des besoins alimentaires ? Comment avez-vous nourri les chevaux ? Autorisez-vous les chevaux à manger le long des chemins à leur gré ou préférez-vous réserver des moments "pause casse-croûte" de temps en temps ou pensez-vous qu'il vaut mieux "cadrer" le rythme et réserver le matin et le soir pour cela ?

Question difficile ! Nous avons rencontré autant d’avis sur la nourriture des chevaux, que de personnes interrogées… Nous avons procédé par instinct et « par observation »…

Sur la première moitié du voyage, nous avons nourri les chevaux à l’herbe, ou au fourrage et orge quand on passait dans les centres équestre.

Gitan pouvait grappiller en route comme il le souhaitait, tant qu’il ne changeait ni d’allure, ni de direction. Pas question par contre de faire la même chose avec Mistigri, car si on lui laisse une phalange de liberté, il a tôt fait de prendre le bras.

Lorsque nous passions devant un secteur avec une belle herbe très grasse, nous nous arrêtions 10 minutes pour que les chevaux mangent.

Idem lors des pauses déjeuner : nous privilégions les endroits ombragés avec de l’herbe. Ainsi, les chevaux se goinfraient la première demi-heure, puis se reposaient à leur gré.

Nota : les chevaux étaient systématiquement déchargés mais pas dessellés pendant le pique nique.

Au fil du voyage, observant chez nos chevaux des coups de fatigue plus réguliers, nous avons commencé à emporter de l’orge avec nous, afin de les nourrir régulièrement matin et soir, avec un complément d’un litre chacun. A nos yeux, cela leur convenait bien.

4- Quel a été  souci le plus important au niveau du matériel (sellerie, habillement, équipement divers ...) ?

Concernant le matériel rien à signaler, il a été au « top » de son fonctionnement et de la rationalité. Nous avons cassé une sangle de sacoche car Gitan voulait se gratter, nous lui avons expliqué que ce n’était pas la fonction première du matériel

Cote habillement, nous avons opté pour du matériel « nouvelle » technologie avec des fibres totalement synthétiques. Cela nous a facilité grandement la vie de tous les jours ; je pense en particulier au séchage et au rangement, sans non plus oublier le cote respirant du vêtement ce qui est extrêmement appréciable !

Nous avons suivi le même raisonnement côté matériel, ceci a évidemment un coût mais nous nous sommes dit que nous l’aurions pour longtemps !

Le sac de couchage en particulier mais aussi les chaussures devaient nous mener à bon port pendant les 2 mois. Le réchaud se démonte en deux et se plie, et la tente peut se monter avec ou sans le double toit (pratique si l’on est dans une grange)…

5- Si c'était à refaire, quels changements apporteriez-vous au matériel ?

> On prévoirait une bâche de protection en cas de pluie, qui protège toute la selle et le chargement, qui soit souple, légère, et surtout facile à attacher comme à détacher.

De même, on prévoirait des imperméables plus longs et on prendrait un soin tout particulier à choisir des vêtements de pluie pour les « vraies pluies » car nous étions équipé un peu « léger » à notre goût. Heureusement que nous n’avons pas subit de gros dégâts de ce côté là !

6- La sellerie a-t-elle correspondu à ce que vous en attendiez ?

Oui en tous points.

La seule chose que nous n’ayons pas réussi à régler, c’est d’empêcher la selle de tourner. Mais vu l’absence de garrot des chevaux, la problématique n’est pas simple à résoudre. Il faudrait peut-être fallu essayer d’ajouter une croupière, en plus de la bricole.

Pour la selle en elle-même, nous nous sommes interrogés sur l’essai d’un arçon encore plus ouvert, qui vienne prendre appui encore plus bas (morphologie cheval de trait)

Note du sellier: une croupière est effectivement obligatoire avec un tel chargement et plutôt une croupière croisée voire même une avaloire de selle.

7- votre meilleur conseil

Nous n’avons pas, par contre nous pouvons livrer les impressions qui nous paraissent primordiales.

1- Rester toujours prudent et à l’écoute de son cheval,

2- Essayer, se remettre en cause, et faire de son mieux.

Dorénavant nous partirons certes avec un itinéraire mais sans hébergement prévu, parce que les rencontres au gré du hasard constituent à nos yeux une belle part de liberté !

Merci à Caroline et Philippe d'avoir accepté de se prêter gentiment au jeu des questions/réponses

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