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Les chevaux décrits ici sont ceux que nous avons vus et utilisés. Cela me semble valable pour toute la région du Khangaï, c'est-à-dire la partie centrale de la Mongolie. Il semble qu'on trouve des chevaux plus grands dans le nord, vers le lac Kvosgol, en bordure de la Sibérie, résultats de croisement avec des trotteurs locaux
La taille moyenne est comprise entre 1m30 et 1m40 pour les plus grands. une tête plutôt courte et massive mais très expressive. Le dos est court, l'encolure bien descendue. Toute l'avant-main est assez athlétique, ce qui correspond évidemment à l'utilisation des chevaux. Croupe fine sur des cuisses plates. Articulations fortes en particulier les genoux, canons courts et petits pieds souvent court-jointés. Nous n'avons pas vu de chevaux ferrés pendant tout notre périple. Le garrot est bien sorti mais comme les épaules sont attachées assez haut, il n'est jamais très saillant. Les crins sont fournis, épais et de préférence dans tous les sens ! Un toilettage "sérieux" est fait uniquement dans les grandes occasions comme la fête nationale du Nadaam.
Le gamin me montre le toilettage caractéristique du cheval de course mongol: je pense qu'il en profite surtout pour se moquer de moi et utiliser les lanières de cuir que je lui ai donné !
L'aspect général est un petit cheval très sec, ce qui n'est pas étonnant vu la ration alimentaire, mais jamais maigre, en tout cas l'été ! Il n'est pas sans rappeler les chevaux islandais, avec ce côté sauvage dans l'oeil qui inspire le respect. Il peut paraître complètement éteint dès qu'il est attaché ou entravé, mais c'est seulement qu'il profite de ce répit pour ne pas gaspiller ses forces car dés qu'il est enfourché ... çà peut devenir très vite un bolide !
En fait, le cavalier mongol est exigeant et actif. Le pas semble être uniquement une allure de récupération entre 2 trots ou galops de travail qui eux, peuvent être très longs ! Je ne pensais pas être capable un jour de galoper aussi longtemps ... jusqu'à se lasser ! Le trot est saccadé et rapide et peut lui aussi être interminable. Le cavalier se soulève légèrement au-dessus de sa selle dès que le rythme devient trop rapide pour s'asseoir et il semble complètement figé alors que sa monture "mouline" en avalant les kilomètres sans se soucié du relief. On nous a dit que certains chevaux trottaient l'amble, mais nous n'en avons pas vu. Un cavalier avec un bon cheval, peut franchir aisément une étape de 60 à 70 km de steppe dans la journée dans un temps record. On nous dira que nos cavaliers d'endurance en font largement autant, mais je crois que s'ils avaient la même ration que le cheval mongol, il n'y en aurait pas beaucoup qui dépasseraient le 1er vet-gate !En effet, si les pâturages de montagnes sont abondants, on ne peut pas en dire autant de la steppe: je n'ai toujours pas compris ce que mangeaient, ou plutôt grignotaient, nos chevaux ! Aucune herbe visible mis à part de maigres touffes ligneuses qui faisaient penser à du thym recouvertes d'une fine poussière de terre brûlée par le soleil ... c'est tout dire de la rusticité de ces chevaux .
Pour bien comprendre le caractère du cheval mongol, il ne faut pas oublier qu'il vit en permanence en troupeau dès qu'il n'est pas utilisé. C'est donc un cheval très près de la nature et qui garde les réflexes liés à sa race, à "fleur de peau".
Je n'ai pas résisté à la tentation de quelques exercices recommandés par nos "chuchoteurs favoris" et la réponse a été immédiate et sans ambiguïté ce qui est logique de la part de chevaux vivant en permanence dans des rapports "dominant-dominé" au sein du troupeau.
Sans être vraiment "sur l'oeil", les écarts sont fréquents et il vaut mieux éviter des mouvements trop brusques lorsqu'on est à cheval. De même, on ne s'approche pas sur l'arrière à moins de 2 m car çà peut partir très vite. On aborde donc toujours par la tête. Dès qu'il est monté, le cheval fait preuve de beaucoup de docilité et il coopère rapidement sans se poser de questions. Il vaut quand même mieux un cavalier avec un peu d'expérience pour ne pas se faire balader, mais cela n'est pas une spécialité des chevaux mongols ! En effet, il faut parfois un peu d'autorité pour reprendre la main.
Par contre, j'ai été surpris de la facilité avec laquelle on pouvait se séparer de ses compagnons de route. Si un cavalier décide de partir au trot voire au galop alors que les autres restent au pas ou même de rebrousser chemin, cela ne présente pas vraiment de problème, ce qui est très appréciable .
Enfin, juste un mot pour dire que les mongols ne donnent pas de nom à leurs chevaux ce qui ne manque pas d'étonner les cavaliers occidentaux. Cela n'empêche pas de bien les traiter dans l'ensemble, mais le cheval est d'abord un moyen de vivre et de locomotion qui fait partie du cheptel au même titre que les yacks, vaches, brebis et chèvres. Il ne faut surtout pas oublier que la vie est très dure là-bas et qu'il n'y a pas de place pour la sensiblerie, apanage des pays riches !
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